




[Mars, rendez-vous] Un jour de pluie et de tourment. Premiers pas sur le site, mauvaise surprise, les petits soldats — à la tête remplie de plomb — sont à la manoeuvre. L’atelier principal n’est plus qu’un champ de ruines, des éléments de structure détruits et arrachés sont regroupés ci et là pour ériger des barricades — triste spectacle. Retour à la clandestinité pour esquiver le théâtre des opérations. Nous nous faufilons discrètement par les bas fonds. Pas vus, pas pris — juste le temps d’y réaliser quelques instantanés. Direction la case départ. Le vent et la pluie regagnent en intensité. Nous trouvons refuge dans un petit hangar un peu plus en retrait sur le terrain. Le temps de se préparer, la porte en tôle ondulée claque et nous voilà placés à l’isolement. Ambiance singulière, dans ce lieu étroit. Par de petits trous dans la couverture eau et lumière pénètrent — comme vous pouvez l’imaginer, seule cette dernière m’intéresse. Un bâtiment fait de béton, d’acier et d’amiante, le tout brut, froid, sombre et humide, une parfaite cellule d’isolement. Mars, rendez-vous !